Un nid ? Pourquoi faire ? *
Il me parle de protection et ça m'interpelle, beaucoup. Du plus loin que remontent mes souvenirs, ce besoin de protection m'a toujours fait cruellement défaut, je l'ai longtemps cherché. Un enfant a besoin de se sentir protégé, c'est un droit pour lui, c'est un devoir pour ceux qui l'élèvent... mais ils ne savent pas toujours le faire. J'ai couru longtemps après ce besoin légitime, trop heureuse d'avoir cru trouver le protecteur tant attendu. Mais hélas ce n'était pas le Messie non plus, juste le profiteur légitime de mes faiblesses. J'ai cru à un moment que sans lui je n'étais rien... combien de fois l'ai-je entendu dire "Mais qu'est-ce que tu serais sans moi ?". Rien, je n'étais rien, juste un être errant, sans âme, sans force vitale.
Comment faire alors pour sortir de cette impasse, encore moins protégée qu'avant, sans retomber dans les filets d'un autre manipulateur - justifié quand on a face à soi une serpillière - ? D'abord en n'acceptant plus de me positionner en victime, en devenant actrice et non plus seulement spectatrice, puis patiemment en apprenant à me protéger moi même. Ça a été me forger une carapace dure, hermétique, imperméable au monde. Et petit à petit, à force de courage et de lucidité la solidité s'est construite. Quand je l'ai estimée assez consistante, j'ai réussi à effriter la carapace par morceau, au fil de mon ouverture aux autres mais tout en veillant à garder la solidité... elle est toujours là.
Dans une relation bdsm, plus que dans toute autre, à certains moments une soumise se trouve en état de fragilité lequel requiert toute la protection que son Maître lui doit dans l'instant. Si je conçois d'être entourée après des expériences déstabilisantes, fortes, intenses, en revanche la femme ça va, je sais la protéger moi-même comme elle le mérite.
Evidemment, aujourd'hui ce serait faire aveu de faiblesse que de reconnaître un quelconque besoin de protection...